Diocèse de San Cristobal de las Casas, Chiapas, Mexique.
Le 25 janvier 2013.
Monsieur STEPHEN HARPER
Premier Ministre du Canada.
Madame SARA Hradecki
Ambassadrice du Canada au Mexique.
À la société civile canadienne.
Les communautés autochtones et rurales, les instances écclésiales et les différentes zones pastorales de notre diocèse organisées comme « Peuple croyant » et motivées par la Lettre pastorale du Pape Benoît XVI (« Si tu veux la paix, protège la création »), en exercice du droit de pétition consacré par l’article 8 de la Constitution des États-Unis du Mexique, nous vous écrivons pour exprimer notre désaccord face aux divers projets promus par les gouvernements à différents niveaux, ainsi que par les entreprises multinationales qui portent atteinte à la « Madre Tierra » (notre Mère la Terre) et à nos territoires.
Actuellement, les peuples autochtones et les communautés rurales et paysannes du Mexique et du monde entier sont gravement menacés par différents projets. Parmi ceux-ci se trouvent les projets d’exploration et d’exploitation minières. Au cours des 15 dernières années, l’agression des entreprises minières s’est intensifiée rapidement. Dans notre seul pays, selon les statistiques du ministère de l’Economie, on a otorgué plus de 32 millions d’hectares en concessions minières, ce qui représente plus de 16 pour cent du territoire national.
Ces attaques servent un modèle de production qui favorise l’acquisition et l’accumulation des richesses au bénéfice d’un nombre limité de personnes sans prendre en compte la vie des personnes et des communautés. Sous couvert de l’argument du développement, les projets miniers promettent des emplois, des services publics, des projets productifs et respectueux de l’environnement. Historiquement cependant, ils n’ont impliqué pour les peuples qu’une traînée de mort, de pauvreté, des dommages irréversibles à l’environnement et à la santé, la polarisation sociale et la division au sein des communautés, entre autres dommages.
Dans le cas du Chiapas, plus de la moitié des concessions d’exploration et d’exploitation de minéraux ont été accaparées par quatre sociétés transnationales canadiennes qui ont obtenu des permis dans 29 municipalités du Chiapas, ce qui représente plus de 656 197 hectares, dont 223 954 hectares sont des concessions pour 50 ans.
Il faut souligner que ces autorisations sont accordées à des endroits stratégiques, tels que la région de la Sierra où se trouve des sources d’eau qui alimentent différentes communautés, ou bien tels que des forêts particulièrement riches en biodiversité. Ces projets représentent une menace latente de pollution des ressources naturelles, ce qui pourrait mettre sérieusement en danger la vie des habitants eux-mêmes, comme c’est le cas à l’heure actuelle dans d’autres états mexicains comme Guerrero, San Luis Potosí, Oaxaca, entre autres.
Compte tenu de cette situation, en tant que Peuple croyant, nous souhaitons exprimer notre désaccord face aux décisions de nos dirigeants qui accordent des concessions d’exploration et d’exploitation des ressources minérales, sans information préalable et sans consulter nos peuples, ce qui viole les droits humains les plus fondamentaux reconnus dans les lois nationales et les instruments ratifiés par le gouvernement mexicain: la loi fédérale sur l’équilibre écologique et la protection de l’environnement, Article 1: «Tous les membres de la communauté ont le droit de vivre dans un environnement propice à l’épanouissement, la santé et le bien-être, raison pour laquelle on devra prendre soin de la terre, de l’eau, de l’air et d’autres ressources naturelles contre toute forme de pollution pour que les générations futures puissent continuer à en jouir». Le Protocole de San Salvador, article 11: «Toute personne a droit à un environnement sain et aux services publics de base ». La Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones, article 19 «Les États se concertent et coopèrent de bonne foi avec les peuples autochtones intéressés — par l’intermédiaire de leurs propres institutions représentatives — avant d’adopter et d’appliquer des mesures législatives ou administratives susceptibles de concerner les peuples autochtones, afin d’obtenir leur consentement préalable, donné librement et en connaissance de cause.
». La Convention 169 de l’OIT, article 15: « Les droits des peuples intéressés sur les ressources naturelles dont sont dotées leurs terres doivent être spécialement sauvegardés. Ces droits comprennent celui, pour ces peuples, de participer à l’utilisation, à la gestion et à la conservation de ces ressources.
». La Déclaration universelle des droits de l’homme de l’ONU, article 25, «Toute personne a droit à un niveau de vie suffisant pour assurer sa santé, son bien-être et ceux de sa famille».
Nous sommes conscients que les projets miniers appauvrissent nos terres et les rendent stériles et contaminées, inutilisables pour la production de nos aliments. En ce sens, la situation est contraire à la prétendue Croisade Nationale contre la Faim lancée par notre gouvernement.
Pour la défense de la vie, de nos espaces sacrés, nos forêts, rivières, montagnes, sources, et pour nos enfants, nous DEMANDONS:
À la société civile: Nous vous demandons de prendre conscience des souffrances endurées par les communautés affectées par les mines et de faire pression sur vos dirigeants quant à ce thème.
Aux investisseurs, entrepreneurs et leurs partenaires dans les projets miniers : de prendre conscience que les bénéfices de ces projets passent par la perte de la vie, les conflits communautaires, les divisions, la militarisation et la contamination de l’eau et de la terre qui est sacrée pour notre peuple .
Au Gouvernement et aux membres du Congrès:
UN.- De mettre fin à tous les projets miniers canadiens dans notre pays où les communautés sont contre le modèle d’extraction pour les risques qu’il représente.
DEUX.- De proposer et d’adopter des lois interdisant les projets d’investissements miniers générateurs de destruction de l’environnement, de corruption du pouvoir et de la violation de droits humains individuels et collectifs dans notre pays.
TROIS.- Que les autorités canadiennes collaborent avec le gouvernement mexicain afin de clarifier les assassinats de militants qui s’opposaient à des projets miniers.
QUATRE.- De respecter les procédures de consultation communautaires, qui sont une pratique ancienne des peuples permettant la participation et la prise de décision collective.
CINQ-. De nous confirmer que vous avez reçu cette lettre en nous informant dès que possible de ce qui suit, ceci à l’adresse du bureau du Vicaire de Justice et Paix du diocèse de San Cristobal de las Casas, Chiapas.
CORDIALEMENT, LE PEUPLE CROYANT DU DIOCÈSE DE SAN CRISTOBAL DE LAS CASAS, CHIAPAS.
DEMANDONS du Peuple croyant À la société civile canadienne
Diocèse de San Cristobal de las Casas, Chiapas, Mexique.
Le 25 janvier 2013.
Monsieur STEPHEN HARPER
Premier Ministre du Canada.
Madame SARA Hradecki
Ambassadrice du Canada au Mexique.
À la société civile canadienne.
Les communautés autochtones et rurales, les instances écclésiales et les différentes zones pastorales de notre diocèse organisées comme « Peuple croyant » et motivées par la Lettre pastorale du Pape Benoît XVI (« Si tu veux la paix, protège la création »), en exercice du droit de pétition consacré par l’article 8 de la Constitution des États-Unis du Mexique, nous vous écrivons pour exprimer notre désaccord face aux divers projets promus par les gouvernements à différents niveaux, ainsi que par les entreprises multinationales qui portent atteinte à la « Madre Tierra » (notre Mère la Terre) et à nos territoires.
Actuellement, les peuples autochtones et les communautés rurales et paysannes du Mexique et du monde entier sont gravement menacés par différents projets. Parmi ceux-ci se trouvent les projets d’exploration et d’exploitation minières. Au cours des 15 dernières années, l’agression des entreprises minières s’est intensifiée rapidement. Dans notre seul pays, selon les statistiques du ministère de l’Economie, on a otorgué plus de 32 millions d’hectares en concessions minières, ce qui représente plus de 16 pour cent du territoire national.
Ces attaques servent un modèle de production qui favorise l’acquisition et l’accumulation des richesses au bénéfice d’un nombre limité de personnes sans prendre en compte la vie des personnes et des communautés. Sous couvert de l’argument du développement, les projets miniers promettent des emplois, des services publics, des projets productifs et respectueux de l’environnement. Historiquement cependant, ils n’ont impliqué pour les peuples qu’une traînée de mort, de pauvreté, des dommages irréversibles à l’environnement et à la santé, la polarisation sociale et la division au sein des communautés, entre autres dommages.
Dans le cas du Chiapas, plus de la moitié des concessions d’exploration et d’exploitation de minéraux ont été accaparées par quatre sociétés transnationales canadiennes qui ont obtenu des permis dans 29 municipalités du Chiapas, ce qui représente plus de 656 197 hectares, dont 223 954 hectares sont des concessions pour 50 ans.
Il faut souligner que ces autorisations sont accordées à des endroits stratégiques, tels que la région de la Sierra où se trouve des sources d’eau qui alimentent différentes communautés, ou bien tels que des forêts particulièrement riches en biodiversité. Ces projets représentent une menace latente de pollution des ressources naturelles, ce qui pourrait mettre sérieusement en danger la vie des habitants eux-mêmes, comme c’est le cas à l’heure actuelle dans d’autres états mexicains comme Guerrero, San Luis Potosí, Oaxaca, entre autres.
Compte tenu de cette situation, en tant que Peuple croyant, nous souhaitons exprimer notre désaccord face aux décisions de nos dirigeants qui accordent des concessions d’exploration et d’exploitation des ressources minérales, sans information préalable et sans consulter nos peuples, ce qui viole les droits humains les plus fondamentaux reconnus dans les lois nationales et les instruments ratifiés par le gouvernement mexicain: la loi fédérale sur l’équilibre écologique et la protection de l’environnement, Article 1: «Tous les membres de la communauté ont le droit de vivre dans un environnement propice à l’épanouissement, la santé et le bien-être, raison pour laquelle on devra prendre soin de la terre, de l’eau, de l’air et d’autres ressources naturelles contre toute forme de pollution pour que les générations futures puissent continuer à en jouir». Le Protocole de San Salvador, article 11: «Toute personne a droit à un environnement sain et aux services publics de base ». La Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones, article 19 «Les États se concertent et coopèrent de bonne foi avec les peuples autochtones intéressés — par l’intermédiaire de leurs propres institutions représentatives — avant d’adopter et d’appliquer des mesures législatives ou administratives susceptibles de concerner les peuples autochtones, afin d’obtenir leur consentement préalable, donné librement et en connaissance de cause.
». La Convention 169 de l’OIT, article 15: « Les droits des peuples intéressés sur les ressources naturelles dont sont dotées leurs terres doivent être spécialement sauvegardés. Ces droits comprennent celui, pour ces peuples, de participer à l’utilisation, à la gestion et à la conservation de ces ressources.
». La Déclaration universelle des droits de l’homme de l’ONU, article 25, «Toute personne a droit à un niveau de vie suffisant pour assurer sa santé, son bien-être et ceux de sa famille».
Nous sommes conscients que les projets miniers appauvrissent nos terres et les rendent stériles et contaminées, inutilisables pour la production de nos aliments. En ce sens, la situation est contraire à la prétendue Croisade Nationale contre la Faim lancée par notre gouvernement.
Pour la défense de la vie, de nos espaces sacrés, nos forêts, rivières, montagnes, sources, et pour nos enfants, nous DEMANDONS:
À la société civile: Nous vous demandons de prendre conscience des souffrances endurées par les communautés affectées par les mines et de faire pression sur vos dirigeants quant à ce thème.
Aux investisseurs, entrepreneurs et leurs partenaires dans les projets miniers : de prendre conscience que les bénéfices de ces projets passent par la perte de la vie, les conflits communautaires, les divisions, la militarisation et la contamination de l’eau et de la terre qui est sacrée pour notre peuple .
Au Gouvernement et aux membres du Congrès:
UN.- De mettre fin à tous les projets miniers canadiens dans notre pays où les communautés sont contre le modèle d’extraction pour les risques qu’il représente.
DEUX.- De proposer et d’adopter des lois interdisant les projets d’investissements miniers générateurs de destruction de l’environnement, de corruption du pouvoir et de la violation de droits humains individuels et collectifs dans notre pays.
TROIS.- Que les autorités canadiennes collaborent avec le gouvernement mexicain afin de clarifier les assassinats de militants qui s’opposaient à des projets miniers.
QUATRE.- De respecter les procédures de consultation communautaires, qui sont une pratique ancienne des peuples permettant la participation et la prise de décision collective.
CINQ-. De nous confirmer que vous avez reçu cette lettre en nous informant dès que possible de ce qui suit, ceci à l’adresse du bureau du Vicaire de Justice et Paix du diocèse de San Cristobal de las Casas, Chiapas.
CORDIALEMENT, LE PEUPLE CROYANT DU DIOCÈSE DE SAN CRISTOBAL DE LAS CASAS, CHIAPAS.
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